« Changée en moi-même, je renais » — L’énigmatique formule de Jacques Bernoulli

Au cœur du XVIIe siècle, le mathématicien Jacques Bernoulli, figure majeure de l’histoire des sciences, a laissé une empreinte bien plus vaste que ses théorèmes. Sur sa tombe, on peut lire une inscription latine mystérieuse :

« Eadem mutata resurgo », que l’on peut traduire par : « Changée en moi-même, je renais ».

Mais que signifie vraiment cette phrase ? Que voulait dire ce génie des mathématiques en choisissant ces mots, qui résonnent comme une prière ? Plongeons dans cette formule au croisement des mathématiques, de la philosophie… et de la spiritualité.

| La spirale de la vie : l’origine de la formule

Pour comprendre cette citation, il faut d’abord évoquer une figure mathématique qui fascinait Bernoulli : la spirale logarithmique.

Contrairement à une spirale classique, celle-ci possède une propriété étonnante : peu importe sa taille ou son enroulement, elle conserve toujours sa forme. Elle est invariante dans le changement.

C’est ce qui a inspiré Bernoulli à en faire le symbole de la vie, de la transformation, de l’éternité. En gravant cette spirale sur sa pierre tombale, il proclamait que même dans la mort, il ressurgissait transformé, mais toujours lui-même. Une renaissance, pas une fin.

| Un message pour l’âme : renaître à travers la transformation

Derrière cette formule mathématique se cache une véritable philosophie de vie :

  • Nous changeons constamment : par les épreuves, les rencontres, les remises en question.
  • Et pourtant, au fond de nous, quelque chose reste : notre essence, notre vibration profonde.
  • La renaissance n’est pas une rupture, mais un re-nouement avec qui l’on est vraiment.

« Changée en moi-même, je renais », c’est un cri d’espoir. Une déclaration de résilience. Une promesse faite à la vie : je tombe, je me transforme, mais je me relève… toujours moi, et un peu plus moi encore.

| Un symbole puissant pour les êtres en chemin

Cette phrase peut être un mantra pour toute personne en quête de sens, de guérison, ou de réinvention :

  • Elle nous autorise à changer.
  • Elle honore nos métamorphoses.
  • Elle rappelle que notre valeur ne se perd pas dans les tempêtes, elle s’y affine.

C’est une pensée puissante pour les périodes de transition, de burn-out, de renaissance personnelle, ou même de deuil. Elle réconcilie le mouvement et l’identité. Elle nous dit que le changement n’est pas l’ennemi de l’âme — il en est le moteur.

| Une sagesse mathématique, poétique… et sacrée

Ce n’est pas un hasard si cette phrase résonne aujourd’hui avec tant d’intensité. Elle parle à l’humanité en transformation, à celles et ceux qui osent vivre en conscience, se remettre en question, et s’aligner avec leur nature profonde.

Elle est à la fois une bénédiction et un miroir.

Un rappel que la croissance, lorsqu’elle est ancrée dans l’essentiel, ne fait pas de nous quelqu’un d’autre… mais quelqu’un de plus vrai.

| Une spirale gravée dans la nature : quand le vivant parle le langage des mathématiques

La spirale logarithmique n’est pas qu’une abstraction géométrique fascinante : elle est partout autour de nous, dans les structures du vivant comme dans les forces de la nature. On la retrouve dans :

  • Les coquilles de mollusques comme le nautile, qui grandit en suivant exactement cette forme, en ajoutant à chaque fois une chambre plus grande, mais identique dans sa courbe.
  • Les tournesols, les pommes de pin ou les ananas, où les graines, les écailles ou les feuilles s’organisent selon des spirales logées dans le nombre d’or — une autre merveille mathématique liée à cette courbe, dont je te parlerais juste après.
  • Les cornes de certains animaux, comme les béliers ou les antilopes, qui se déploient selon cette croissance en spirale.
  • Les cyclones, tornades, galaxies et trous noirs, où les forces en rotation dessinent ce même motif, montrant que l’univers entier, du microscopique au cosmique, semble parler ce même langage.

Cette spirale incarne une croissance organique, harmonieuse, évolutive, qui ne trahit jamais sa nature, même en changeant d’échelle. C’est une figure de l’équilibre dynamique, où le mouvement perpétuel ne détruit pas l’essence, mais l’amplifie.

Ce que Jacques Bernoulli percevait dans cette figure mathématique, la nature l’incarne à chaque instant. La spirale est le symbole vivant d’un principe universel : évoluer sans se perdre, grandir sans renier, changer en restant profondément soi.

| Le nombre d’or : l’harmonie cachée du vivant

Derrière la spirale logarithmique se cache un autre mystère mathématique : le nombre d’or, aussi appelé phi (φ), une proportion considérée depuis l’Antiquité comme la plus harmonieuse qui soit.

Ce nombre irrationnel, environ égal à 1,618, apparaît lorsqu’on divise une longueur de manière à ce que le rapport entre la petite partie et la grande soit le même que celui entre la grande partie et le tout.

Autrement dit :

petit / grand = grand / tout

Cette proportion magique n’est pas seulement un caprice des mathématiciens ou des artistes — elle structure littéralement le vivant :

  • Les spirales des coquillages, des galaxies, des ouragans se déploient selon cette logique.
  • Les plantes, comme les tournesols, répartissent leurs graines en suivant la suite de Fibonacci, une séquence mathématique étroitement liée au nombre d’or.
  • Le corps humain, les visages, les proportions du squelette — chez l’humain comme chez de nombreux animaux — présentent des rapports très proches du nombre d’or.
  • Les cristaux, les nervures des feuilles, les coraux, ou encore les alvéoles des abeilles traduisent une même recherche d’efficacité et d’équilibre, que l’on pourrait appeler l’intelligence naturelle de la forme.

Pour Bernoulli et bien d’autres savants, cette proportion n’était pas qu’un outil mathématique : elle relevait presque du sacré, tant elle semble incarner l’ordre profond de l’univers.

Elle est un pont entre la science, l’art, et le mystère du vivant.


| Une spirale, un nombre, une renaissance

En gravant la spirale logarithmique sur sa tombe, Jacques Bernoulli n’a pas seulement laissé un symbole mathématique : il a transmis une vision du monde.

Une vision dans laquelle le changement n’est pas une perte, mais un retour à l’essence.

Un mouvement sacré, à l’image de la spirale du vivant, qui évolue sans jamais se trahir.

Cette spirale, que l’on retrouve dans les coquillages, les galaxies ou les tempêtes, suit la logique mystérieuse du nombre d’or, cette proportion universelle d’harmonie que l’on retrouve dans le corps humain, les plantes, les œuvres d’art et même dans l’architecture du vivant.

À travers elle, la nature parle le langage des mathématiques, et les mathématiques deviennent poésie.

La formule « Eadem mutata resurgo » — Changée en moi-même, je renais — résonne alors comme une vérité profonde, à la fois scientifique, philosophique et spirituelle.

Elle nous dit que l’on peut traverser les tempêtes, changer de forme, grandir, tomber et renaître… sans jamais cesser d’être soi.

Elle nous rappelle que l’évolution véritable respecte notre nature profonde. Que dans chaque transformation, il y a une cohérence, un fil d’or invisible — comme la courbe d’une spirale ou le rythme d’un cœur.

🌿 Que tu sois en pleine transition, en quête de sens, dans un deuil ou en pleine renaissance, souviens-toi :

Tu es une spirale vivante.

À chaque boucle, tu changes, tu t’affines, tu reviens vers toi.

Et dans ce mouvement, tu te retrouves.

Changée en moi-même, je renais.

Une prière. Une promesse. Une boussole.

Chaleureusement,

Loïse 🦦

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