|À la découverte de l’amanite César : un champignon impérial au détour des bois
Hier, lors d’une promenade en forêt (Bourgogne), une couleur presque irréelle a attiré notre regard. Au détour du chemin, sous les feuillages, nous sommes tombés sur un drôle de champignon aux teintes d’orange presque fluo.

D’abord, ce sont les jeunes spécimens qui nous ont intrigués. Ils ressemblaient à de petits œufs au plat déposés au sol : une boule jaune orangée au centre, entourée de blanc.
La curiosité nous a poussés à chercher de quel champignon il pouvait bien s’agir… et la réponse n’a pas tardé : l’amanite César (Amanita caesarea). Quelques pas plus loin, nous avons croisé un spécimen adulte, dressé fièrement au milieu des herbes. Impossible de le manquer : sa silhouette éclatante dominait le sous-bois comme un véritable trésor.
|Un champignon impérial
L’amanite César (Amanita caesarea), aussi appelée « oronge », doit son nom aux empereurs romains qui en raffolaient. Considéré comme un mets délicat, il était servi sur les tables impériales et apprécié pour sa chair tendre, fine et légèrement sucrée. Son appellation « des Césars » traduit bien son aura prestigieuse.
|Description et particularités
👒 Chapeau : large, bombé puis étalé, d’un orange vif à rouge-orangé.
🔪 Lames : jaunes, libres et serrées, un détail qui le distingue de la plupart des amanites blanches et toxiques.
🦶🏼Pied : jaune également, souvent orné d’un anneau.
🐣 Volve : une sorte d’enveloppe blanche, à la base du pied, qui protège le jeune champignon lorsqu’il sort de terre.
Cette volve explique l’aspect « œuf au plat » que nous avons observé en premier lieu.

|Habitat et rareté
L’amanite César pousse surtout dans les régions méditerranéennes, aimant la chaleur et la lumière. Le trouver en Bourgogne est donc une véritable chance : ici, il reste rare et localisé, car le climat est plus tempéré. Certaines années, lorsque l’été est chaud et suivi de pluies, il parvient à s’épanouir plus au nord. Le croiser dans les bois bourguignons, c’est donc une rencontre privilégiée, presque exceptionnelle.

Il affectionne les forêts claires de chênes, châtaigniers et parfois hêtres, où il profite des sols bien drainés. À ses côtés, on peut parfois croiser des cèpes, girolles ou chanterelles, mais l’amanite César, avec son éclat orangé, reste toujours le plus spectaculaire.
|Un comestible d’exception
Contrairement à de nombreuses amanites (dont certaines mortelles, comme l’amanite phalloïde), l’amanite César est parfaitement comestible et même recherchée par les amateurs. Elle peut se déguster crue en carpaccio, ou cuite pour révéler sa douceur. Sa chair ferme et fine lui vaut une place à part dans le monde des champignons.
⚠️ Attention aux confusions
Cependant, prudence : d’autres amanites, parfois toxiques, peuvent prêter à confusion, notamment lorsqu’elles sont jeunes. L’amanite tue-mouches (rouge à points blancs) ou l’amanite à voile jaune partagent parfois la même saison. L’observation attentive des lames jaunes, du pied jaune et de la volve blanche est essentielle pour bien l’identifier.

(Amanita muscaria)

(Amanita flavoconia)
|Une rencontre inoubliable
Croiser l’amanite César au détour d’un chemin, c’est un peu comme tomber sur un joyau caché de la forêt. Sa présence illumine les sous-bois et rappelle à quel point la nature réserve des surprises, entre mystère, histoire et gourmandise. En Bourgogne, cette découverte prend encore plus de valeur, tant ce champignon est rare dans la région.
Chaleureusement,
Loïse 🦦